On a lu pour vous : The art of thinking clearly, de Rolf Dobelli

On a lu pour vous : The art of thinking clearly, de Rolf Dobelli
Dans The art of thinking clearly, Rolf Dobelli explore la multitude d’erreurs de jugement que nous commettons au quotidien et qui nous poussent à prendre de mauvaises décisions. Continuer de faire quelque chose qui nous nuit, persévérer dans un projet condamné à l’échec, suivre les autres même si l’on sait qu’ils ont tort…
L’impact cumulé de ces petites et grandes décisions sur notre vie est considérable. Selon l’auteur, il n’est donc pas nécessaire de chercher à devenir plus rusé, inventif ou intelligent que nous le sommes pour accroître nos chances de succès personnel et professionnel. Il suffit d’apprendre à connaître et à reconnaître nos nombreuses erreurs de jugement, et à les éviter le plus possible quand nous prenons une décision.
L’ouvrage propose ainsi une collection de ces erreurs, qui sans être exhaustive, regroupe à la fois des biais que l’auteur a remarqué chez lui-même au fil des ans, et d’autres connus depuis longtemps par les scientifiques et déjà largement théorisés. L’ensemble n’est donc pas une plongée en détail dans chacun des mécanismes qui faussent notre jugement, mais plutôt un catalogue qui nous fait prendre conscience de l’importance – et de la gravité – du phénomène.
Parmi les erreurs de jugement recensées par Rolf Dobelli, on trouve par exemple :
  • Le biais du survivant, qui consiste à surévaluer nos chances de succès au mépris des probabilités et des faits, en nous focalisant sur les rares exemples de réussite plutôt que sur les nombreux échecs.
  • Notre tendance naturelle à vouloir reconnaître des structures et des schémas familiers partout, même là où il n’y en a pas.
  • L’illusion du corps d’athlète, qui consiste à confondre les causes et les conséquences. Un athlète d’a pas un corps de rêve parce qu’il est athlète de haut niveau, il est athlète de haut niveau parce qu’il a une physionomie exceptionnelle. De la même manière, personne ne peut prouver qu’Harvard crée des génies, mais il est évident que les génies vont à Harvard.
  • La pression du groupe, ou comment, même si vous avez la réponse correcte à une question, vous préfèrerez donner la même réponse fausse que tout le monde plutôt que de contredire le reste du groupe.
  • L’aversion à la perte, qui nous fait nous entêter à poursuivre un projet inutile, néfaste ou voué à l’échec simplement pour ne pas avoir l’impression de perdre l’investissement initial (en temps, en argent ou autre), qui n’est de toutes façons par récupérable.
Pour se prémunir de ces erreurs bien trop courantes, l’auteur conseille notamment de cultiver le scepticisme, de constamment mettre en doute nos propres convictions et de fréquenter des gens aux opinions divergentes ou opposées pour conserver un esprit critique aiguisé.
Il est intéressant de noter que Rolf Dobelli est issu du milieu entrepreneurial. Sa façon d’aborder les erreurs de jugement est donc à la fois systématique et sans pitié : dans le monde de l’entreprise, la moindre mauvaise décision peut vous être fatale, et apprendre à prendre les bonnes décisions est absolument nécessaire. Mais cet ouvrage saura également intéresser quiconque cherche à se défaire de ces mauvais réflexes décisionnels, dont nous avons tous plus ou moins conscience, mais que peu d’entre nous combattent au quotidien.
Page mise à jour le 21/12/2024